Destinée à une prise en charge globale et fluide des usagers du système de santé et des patients, les parcours visent à faire de la prévention en amenant les patients à adopter des comportements favorables à leur santé. Ils visent également à faciliter les soins en promouvant une prise en charge au plus près du lieu de vie des patients. Dans les lignes qui suivent, nous nous intéresserons à l’organisation des parcours de santé, de soins et de vie.
Qu’appelle-t-on parcours de santé, de soins et de vie ?
Les parcours de santé, de soins et de vie consistent à définir une approche globale dans la prise en charge des patients. Désormais, les acteurs de la santé doivent cesser de raisonner par secteur. Les parcours viennent mettre fin au cloisonnement du système de santé. La séparation entre soins médico-sociaux, soins hospitaliers et soins de ville est désormais abolie.
Les parcours de vie permettent désormais une prise en charge structurée et continue des patients au plus près des localités où ils résident. Les professionnels de la santé sont désormais appelés à se coordonner et à se concerter pour prendre en charge plus efficacement les patients. La prise en charge des patients doit aussi tenir compte de paramètres tels que l’environnement, le milieu professionnel, l’éducation, le mode de vie et l’hygiène.
La mise en place des différents parcours avait pour but de répondre aux défis émergents auxquels doit faire face le système de santé français. A leur nombre, on peut compter les maladies chroniques et l’allongement de l’espérance de vie qui conduisent à un véritable chamboulement du système de santé.
Qu’est-ce qui justifie la mise en place des parcours de santé, de soins et de vie ?
Le système de santé français est un modèle d’assurance maladie nationale (NHI) qui offre une couverture santé à tous les résidents légaux. C’est un exemple de sécurité sociale publique et de financement privé des soins de santé, combinés à un mélange public-privé dans la fourniture de services de santé.
A l’instar des caisses maladie d’autres pays, le régime français d’assurance maladie a du mal à joindre les deux bouts et fait de plus en plus de déficits. A cela, il faut ajouter le vieillissement de la population et l’explosion des coûts des soins de santé. Une autre difficulté est la complexité de la prise en charge et des procédures administratives qui finissaient par laisser sur le bord du chemin un certain nombre de patients.
C’est pour répondre à ces défis émergents que les parcours de soins, de santé et de vie ont été mis en place avec pour objectif d’arriver à une plus grande efficience du système de santé.
En quoi consiste l’organisation des parcours de santé, de soins et de vie ?
L’organisation des parcours de santé vise la coordination des acteurs intervenant dans le système de santé. Les interventions de l’ensemble de tous les acteurs sont touchées par cette organisation, y compris les organismes de protection sociale, les collectivités locales, les services et d’établissements médico-sociaux et sociaux, les systèmes de soins, ainsi que les acteurs en charge de la prévention des pathologies.
En organisant les parcours, l’État veut trouver une solution à la problématique des maladies chroniques qui sévissent de plus en plus dans la société. L’organisation des parcours de soins a également pour objectif de rendre plus efficients et moins coûteux. In fine, le malade doit recevoir les bons soins, au meilleur coût et au bon moment.
Quels dispositifs ont été mis en place pour permettre une meilleure organisation des parcours de vie ?
La loi santé de 2016 a prévu un certain nombre de dispositifs pour l’organisation des parcours de vie. A leur nombre, on compte le dispositif d’expérimentation en santé, les plateformes territoriales d’appui, les communautés professionnelles territoriales de santé et les équipes de soins primaires.
Le dispositif d’expérimentation en santé a pour objectif de mener des expérimentations visant à mieux organiser les parcours, tandis que les plateformes territoriales d’appui visent à apporter un soutien aux professionnels de la santé qui prennent en charge les cas complexes.
Les communautés professionnelles territoriales de santé sont constituées par les acteurs médico-sociaux et sociaux et auxiliaires médicaux. Elles ont pour vocation de réunir ces acteurs en vue de mieux adapter l’offre médicale aux besoins des populations.
Les équipes de soins primaires réunissent un ensemble de professionnels autour d’un médecin généraliste. La mise en place de ces équipes vise non seulement à assurer la continuité des soins, mais également une meilleure organisation de la prise en charge des patients en situation de handicap, de ceux en situation de précarité sociale et des patients qui souffrent de pathologies chroniques.
En plus de ces dispositifs ci-dessus-évoqués, des outils ont été également mis à la disposition des professionnels animant le système de santé en France. Ces outils, à savoir, le dossier médical partagé et la lettre de liaison ville/hôpital. Ils devraient servir assurer la sécurité des prises en charge et continuité des soins.
Quels changements ont été introduits par l’organisation des parcours de santé ?
La mise en place des différents parcours signe une véritable révolution dans le système de santé. Les patients ne sont plus contraints de s’adapter à un système inadapté, mais le système doit être repensé pour répondre aux besoins spécifiques des patients.
Autrefois organisé autour de l’hôpital, l’ancien système de santé français était très efficace pour prendre en charge les affections aigües, mais il devient trop cloisonné et trop complexe quand vient le moment de la prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques et des personnes du troisième âge. Il était donc nécessaire d’investir dans les soins de proximité et de s’aligner sur la prise en charge en ambulatoire consacrée par la loi de modernisation du système de santé.
Le nouveau système n’est donc plus centré sur l’hôpital, mais sur les équipes de soins primaires et les médecins qui deviennent désormais des coordinateurs et des pivots. Les médecins facilitent désormais les déplacements des patients entre les établissements médico-sociaux et sociaux, les hôpitaux, les maisons et centres de santé, les cabinets libéraux et les structures de ville.
Les hôpitaux sont désormais appelés à se concentrer sur leur principale vocation, à savoir les soins. Les hospitalisations doivent être limitées aux strict minimum, tout en relevant leur qualité et en les adaptant aux besoins des patients. L’hôpital n’est plus le centre de la prise en charge. Il est désormais une étape. La chirurgie ambulatoire devient la règle et non l’exception.
Qui a la charge de l’organisation des parcours ?
Les agences régionales de santé (ARS) sont chargées de la régulation des parcours au niveau local. Elles veillent à ce que les ressources allouées par l’État soient utilisées d’une façon plus efficiente. Elles soutiennent les collectivités locales dans leurs efforts de mettre en place des parcours plus adaptés aux besoins des usagers du système de santé. Les ARS travaillent collaborent étroitement avec les acteurs locaux pour améliorer de façon plus équitable et plus durable les conditions de vie et la santé des populations.
Au niveau national, le ministère en charge de la santé fixe des priorités. Le cancer et les accidents vasculaires cérébraux ont, par exemple, fait l’objet de nombreux travaux préalablement à la mise en place des parcours de santé. La santé des personnes du troisième âge a été également définie comme une priorité par le ministère de la santé. Les maladies rares ont aussi fait l’objet d’un traitement particulier en vue d’éviter l’errance thérapeutique.
Quels sont les acteurs clés dans l’organisation des parcours ?
4 grands acteurs sont chargés d’animer les parcours. Ce sont les médecins généralistes, les pharmacies et maisons de santé, le secteur médico-social et les hôpitaux. Dans le système des parcours, les hôpitaux constituent la dernière étape du parcours et l’ultime recours. Les soins ambulatoires sont désormais la norme.
Avec le système de parcours, les consultations face à face seront réduits, donnant plus de temps aux médecins généralistes pour des investigations plus poussées. Avec le nouveau système, les structures médico-sociales seront de plus en plus sollicitées en vue de réduire la pression sur les hôpitaux publics.
Les pharmaciens ne doivent plus se contenter de vendre des spécialités pharmaceutiques. Le système des parcours encourage la mise en place de dispositifs de télémédecine dans les pharmacies. Les pharmaciens sont aussi invités à prendre en charge certains actes tels que les vaccinations et le sevrage tabagique.
La télémédecine est appelée à jouer un rôle clé dans le système des parcours. Le recours massif à cette technologie vise juguler des problèmes comme le nombre insuffisant de médecins et les déserts médicaux. Pour confirmer le changement de paradigme, l’assurance maladie rembourse depuis 2018 les prestations de télémédecine.
Les consultations pourront se faire par le biais d’équipements appartenant aux patients ou par le recours à des cabines spécialisées. Le recours aux objets connectés permettra un meilleur suivi des patients touchés par des affections chroniques.